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TRIBUS ARABES.

succéda. Eïça eut pour successeur son frère Ali-Ibn-Atïa, lequel fut remplacé par son neveu Zemam-Ibn-Ibrahîm-Ibn-Atïa. Celui-ci jouissait d’une grande puissance et vivait dans les plaisirs : le sultan, avec lequel il était sur le pied d’une extrême familiarité, lui assignait toujours aux audiences publiques une place rapprochée de la sienne. A la mort de Zemam, son frère Hammou devint chef des Kholt. Soleiman-Ibn-Ibrahîm remplaça son frère Hammou. Sous le règne d’Abou-Einan, Mobarek, frère des précédents, exerça le commandement de la tribu. Ce chef resta en place jusqu’à l’époque où la mort du sultan Abou-Salem fit éclater la guerre civile en Maghreb et ouvrit à Abd-el-Azîz, frère de celui-ci, le chemin du trône. Abou-’l-Fadl, fils d’Abou-Salem, s’empara alors des provinces marocaines, entreprise dans laquelle il fut soutenu par Mobarek ; mais ensuite ils tombèrent tous les deux au pouvoir d’Abd-el-Azîz. Ce monarque ayant vaincu et mis à mort Amer-Ibn-Mohammed, tira Mobarek de la prison où il était resté enfermé et lui ôta la vie. Il se porta à cette extrêmité parce qu’il avait su que ce chef avait été en relation avec Amer et l’avait encouragé dans sa révolte.

Nous parlerons de tous ces événements dans l’histoire des Mérinides. Le commandement des Kholt passa ensuite à Mohammed, fils de Mobarek.

Les Kholt sont maintenant disparus de la terre, comme s’ils n’y avaient jamais existé : pendant deux siècles ils occupaient de vastes campagnes et jouissaient de l’abondance et du bien-être ; mais cette aisance, jointe au pouvoir qu’ils avaient acquis et aux habitudes d’indolence qu’ils venaient de contracter, les conduisit enfin à leur perte, et quelques années de disette achevèrent leur ruine.

Les Beni-Djaber. — On compte les Beni-Djaber au nombre des Djochem du Maghreb, mais quelques personnes les considèrent comme une fraction de la tribu de Sedrata, branche de la grande tribu des Zenata ou de celle des Louata. Dieu sait laquelle de ces opinions est la mieux fondée.

Les Beni-Djaber embrassèrent le parti de Yahya-Ibn-en-Nacer et se distinguèrent dans la guerre civile que ce prince avait allu-