Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
TRIBUS ARABES.

Kemoun-Ibn-Feredj-Ibn-Tauba, et à la famille de Mobarek-Ibn-Abed-Ibn-Atïa-Ibn-Atoua. Selon une ancienne habitude, les Aulad-Serour et les Aulad-Djar-Allah se tiennent dans leur voisinage et vivent sous leur protection. A présent, deux chefs de cette famille se partagent le commandement, savoir : Sedjîm-Ibn-Kethîr-Ibn-Djemâa-Ibn-Ouchah, et Ahmed-Ibn-Khalîfa-Ibn-Rechach-Ibn-Ouchah. Il en est de même de la famille de Mobarek-Ibn-Abed, l’autorité s’y trouve partagée entre Nedjah-Ibn-Mohammed-Ibn-Mansour-Ibn-Obeid-Ibn-Mobarek, et Abd-Allah-Ibn-Ahmed-Ibn-Einan-Ibn-Mansour, qui, tous les deux, ont hérité de ce droit de leur oncle paternel, Radjeh-Ibn-Othman-Ibn-Mansour. Le commandement des Aulad-Djar-Allah est exercé par les Aulad-Einan-Ibn-Selam, famille de cette tribu.

Acem, Mocaddem, Dahhak et Eïad étaient fils de Mochrek-Ibn-Athbedj. Quant à Latîf, il était fils de Hondodj, fils de Mochrek. Ces familles se distinguaient parmi les Athbedj par leur nombre et leur puissance. Les tribus d’Acem et de Mocaddem abandonnèrent la cause des Almohades pour se joindre à Ibn-Ghanîa ; aussi Yacoub-el-Mansour les transporta à Temsna, en Maghreb, où il les établit avec les Djochem, tribu dont nous parlerons dans la suite. Les Eïad et les Dahhak restèrent en Ifrîkïa : les premiers se fixèrent dans la montagne de la Calâ (ainsi appelée à cause de la proximité de la Calâ-Beni-Hammad), et ayant subjugué les tribus qui y demeuraient, ils en perçurent les impôts [pour leur propre compte] ; mais, lorsque le sultan les eut réduits à l’obéissance, avec l’aide de la tribu de Rîah, ils se chargèrent de protéger les sujets de l’empire qui habitaient cette localité et d’en percevoir les impôts pour le compte du gouvernement. Ils occupèrent cette montagne dans toute sa longueur, depuis l’orient jusqu’à l’occident, c’est-à-dire, depuis Thénïa-Ghanïa et El-Cassab jusqu’au pays où les Beni-Yezîd, branche de la tribu de Zoghba, font leur demeure. Ceux qui habitent auprès de Ghanïa s’appellent les Mehaïa ; ils obéissent à la famille des Aulad-Dîfel. Les Beni-’z-Zobeir, autre tribu de la même origine, s’y tient avec eux. Ensuite viennent les Mortafê et les Kharadj, tribus sorties de la même souche que les Mehaïa.