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TRIBUS ARABES.

Le chérif dont il s’agit, appartenait à la famille des Houachem. Il se nommait Chokr. On rapporte ainsi sa généalogie : Chokr, fils d’Abou-’l-Fotouh-El-Hacen, fils de Djâfer, fils d’Abou-Hachem-Mohammed, fils de Mouça, fils d’Abd-Allah-Abou-’l-Kiram, fils de Mouça-el-Djoun, fils d’Abd-Allah, fils d’Idrîs. Son père Abou-’l-Fotouh[1], fut le même qui, sous le règne d’El-Hakem, se proclama indépendant à la Mecque. Il reçut alors les hommages des Beni-’l-Djerrah, émirs de la tribu de Taï en Syrie, et cédant à leur invitation, il se rendit au milieu de leurs campements. Tous les Arabes nomades, s’empressèrent de lui prêter le serment de fidélité, mais ses partisans ayant été vaincus par les troupes d’El-Hakem, il rentra à la Mecque où il mourut en 430 (1038-9). Il eut pour successeur son fils Chokr, celui dont il vient d’être question. Chokr mourut en 453 (1061), et sa place fut remplie par son fils Mohammed, le même que les membres de la tribu de Hilal prétendent être né de leur parente El-Djazia. Du reste, nous avons parlé de tout cela dans l’histoire des Alides[2]. Sa généalogie, telle que nous venons de la donner, est celle que lui assigne Ibn-Hazm ; mais Ibn-Saîd le regarde comme descendant des Soleimanides, étant fils de Mohammed, fils de Soleiman, fils de Dawoud, fils de Hacen, fils d’El-Hacen-es-Sibt [petit fils de Mahomet par sa fille Fatema]. Ce fut lui[3] qu’Abou-’s-Seraïa-s-Chaibani proclama khalife, lors de la mort d’Ibn-Tabataba[4]. Il prit alors le surnom de Nahed (assurgens), et s’étant rendu à Médine, il s’empara de tout le Hidjaz, et transmit le gouvernement de la Mecque dans sa famille. Ses descendants furent détrônés par les Houachem.

[Tel est le récit d’Ibn-Said], mais les paroles d’Ibn-Hazm sont

  1. Voy. son histoire dans les Druzes de M. de Sacy, t. i, p. ccclii, et dans la traduction d’Ibn-Khallikan, vol. i, p. 452.
  2. Le chapitre auquel notre auteur renvoie le lecteur se trouve dans une autre partie de son grand ouvrage. (Voy. man. de la Bib. nat. ; n° d’entrée 2402c, fol. 43, 44.)
  3. C’est-à-dire, Soleiman, fils de Dawoud.
  4. La révolte d’Abou-’s-Seraïa eut lieu en l’an 199 de l’Hégire.