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TRIBUS ARABES.

dem, l’aïeul de la tribu du même nom, fut fils d’Azaz, fils de Kâb, fils de Soleim ; mais, j’ai appris de Selam, chef des Aulad-et-Torkïa, que les Mocaddem descendent de Rebiâ-Ibn-Nizar, tribu très-illustre de l’Arabie.

Avec ces peuplades se trouve aussi la tribu de Mohareb. Elle prétend descendre de Djâfer, fils d’Abou-Taleb, gendre de Mahomet ; mais on assure que c’est de Djafer-Ibn-Kilab qu’elle tire son origine. On y rencontre de plus la tribu de Rouaha, branche, soit de celle de Zobeid, soit de celle de Djâfer. Les familles nomades qui font partie de ces tribus se rendent vers le midi, jusqu’au Oasis (Ouahat), pour y prendre leurs quartiers d’hiver. Ibn-Saîd[1] dit : « Parmi les descendants de Ghatafan, il se trouve à Barca, les Héïb, les Rouaha et les Fezara ; » les faisant ainsi appartenir à la tribu de Ghatafan ; mais Dieu sait si cela est exact !

Dans la province d’El-Bahîra, entre Alexandrie et le vieux Caire, on rencontre plusieurs peuplades nomades. Elles s’y arrêtent pour faire leurs semailles ; mais, à l’approche de l’hiver, elles passent dans les environs de l’Acaba et de Barca. Elles appartiennent aux tribus berbères de Mezata, Hoouara, et Zenara : cette dernière est une branche de celle des Louata. Ces nomades paient une taxe au gouvernement pour la permission de cultiver la terre. Un nombre considérable d’autres familles, tant arabes que berbères, sont venues se fondre avec eux. Dans le Saïd (la Haute-Egypte) se trouvent plusieurs tribus arabes descendues de Hilal et de Kilab Ibn-Rebiâ[2]. Elles sont des chevaux pour montures et vont toujours armées. Bien qu’elles s’adonnent à l’agriculture et paient l’impôt (kharadj) au sultan, elles se li-

  1. Le célèbre historien et géographe Ibn-Saîd, naquit à Grenade en l’an 610 (1214 de J. C). Il visita les principales villes de l’Orient et mourut à Tunis en 685 (1286-7). M. de Gayangos a donné une notice sur cet écrivain dans sa traduction anglaise de l’Histoire de l’Espagne musulmane d’El-Maccari ; tome i, page 309.
  2. Ici l’auteur a laissé une ligne en blanc. — Sur les tribus établies en Égypte on peut consulter les extraits d’El-Macrîzi publiés par M. Quatremère, dans ses Mémoires sur l’Egypte.