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HISTOIRE DES BERBÈRES.

les Beni-Aced, les Hodeil, les Temîm, les Ghatafan et les Soleim, ainsi que les Houazen et leurs frères, les Thakîf, les Sâd-Ibn-Bekr, et les Amer-Ibn-Sâsâ. Toutes ces peuplades s’y trouvaient avec leurs subdivisions, familles, parents, confédérés et amis.

Les tribus descendues de Rebiâ concoururent aussi à cette bonne œuvre : on y vit les Taghleb-Ibn-Ouaïl, les Bekr-Ibn-Ouaïl et toutes leurs ramifications, telles que les Yechkor, les Hanîfa, les Idjl, les Dohl, les Cheiban et les Teim-Allah ; puis les tribus de Nimr-Ibn-Cacet et d’Abd-Caïs avec leurs alliés.

Parmi les tribus originaires du Yémen et descendues de Kehlan, fils de Seba, on remarqua les Ansar, dont les aïeux, Aous et Khazredj, eurent pour mère Caila, femme appartenant à une famille de la tribu de Ghassan ; on compta aussi les Azd, les Hemdan, les Khathâm, les Bedjîla, les Medhedj avec leurs subdivisions : Ans, Morad, Zobeid, Nekhâa, les Achâri, les Beni-’l-Hareth-Ibn-Kâb, puis la tribu de Taï et celle de Lakhm avec leurs diverses branches, et enfin celle de Kinda avec ses rois[1].

Un autre peuple yémenite qui prêta son appui à l’Islamisme fut celui formé par les tribus descendues de Codâa, chef qui eut pour aïeul Himyer, fils de Seba. Les différentes branches et familles de toutes ces tribus ainsi que de leurs confédérés, y participèrent également.

Mais, en s’appuyant sur le peuple arabe, l’empire musulman consuma les forces de toutes ces tribus : les unes périrent aux postes avancés, sur la frontière ennemie, et les autres succombèrent dans des pays éloignés, ou dans ces grandes batailles dont on garde encore le souvenir. On ne trouve plus dans le Désert un seul de leurs campements hospitaliers ; pas une de leurs familles ne stationne maintenant dans les pâturages ; il n’en existe plus une qui soit connue et dont on puisse citer le nom. Il est disparu ce noble esprit qui obligeait le patron à répondre des forfaits commis par ses clients ; il est disparu aussi cet esprit de corps qui portait tous les membres de la nation à se soutenir entre eux. De ces anciennes tribus il ne reste plus que les noms,

  1. Les chefs de la tribu de Kinda portaient le titre de roi.