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VOYAGES

[texte arabe]

édifice avec le plus grand soin ; il y servait des aliments à tout venant. Il persévéra dans cette conduite durant plusieurs années ; après quoi il alla trouver le sultan et lui porta treize lacs (de drachmes), lui disant : « Voici ce qui me reste de l’argent que j’ai employé à donner à manger au public ; le fisc y a plus de droits que moi. » Le sultan accepta la somme ; mais il n’approuva pas l’action du cheïkh, d’avoir amassé des richesses et de n’en avoir pas dépensé la totalité à distribuer des aliments.

C’est dans cette même ville de Dhâr que le fils de la sœur du vizir Khodjah Djihân voulut assassiner son oncle, s’emparer des trésors de celui-ci et se rendre ensuite près du chef rebelle, dans le pays de Ma’bar (conf. t. III, p. 329, 331). Ce complot étant parvenu à la connaissance de son oncle, il se saisit de lui et de plusieurs émirs et les envoya au sultan. Le souverain mit à mort les émîrs et renvoya leur chef à son oncle, le vizir, qui le fit périr.


ANECDOTE.

Quand le neveu du vizir eut été renvoyé à son oncle, celui-ci ordonna de lui faire éprouver le même supplice qu’avaient