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VOYAGES

[texte arabe]

de Fakkoûs, de trois mille ducats, d’un seul coup. Son aïeul, Sârek Djâthah, s’était fait musulman par les soins de l’aïeul du même Modric.


ANECDOTE.

Ce jurisconsulte Modric m’a raconté qu’un homme natif de Tilimsân, ou Trémecen, et appelé Ibn Cheïkh Alleben, avait fait don à Mensa Moûçâ, dans son jeune âge, de sept ducats un tiers. Alors ce dernier n’était qu’un enfant, et il ne jouissait pas de beaucoup de considération. Plus tard, il arriva qu’Ibn Cheïkh Alleben se rendit, à cause d’un procès, chez Mensa Moûça, qui était devenu sultan. Celui-ci le reconnut, l’appela, le fit approcher et asseoir avec lui sur le penpi. Ensuite, il le força à mentionner la bonne action que ce personnage avait commise à son égard, et dit aux commandants ; « Quelle récompense mérite celui qui a pratiqué ce bienfait ? » Ils lui répondirent : « Un bienfait dix fois aussi considérable. (Cf. Coran, VI, 161.) Or donne-lui soixante et dix ducats. » Le souverain lui fit cadeau immédiatement de sept cents ducats, d’un habillement d’honneur.