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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

d’un éléphant et celle de son cornac, toutes deux en pierre. Il en a déjà été fait mention, à l’article du sultan Kothb eddîn (t. III, p. 188, 194 et 195). L’émir de Gâlyoûr, Ahmed, fils de Sîrkhân, personnage distingué, me traitait avec considération pendant mon séjour près de lui, antérieurement au voyage dont il est ici question. J’entrai chez lui un jour, au moment où il voulait faire fendre en deux par le milieu du corps un idolâtre. Je lui dis : « Par Dieu ! ne fais pas cela, je n’ai jamais vu tuer personne en ma présence. » Il ordonna de mettre en prison cet individu, qui échappa ainsi à la mort.

Nous partîmes de la ville de Gâlyoûr pour celle de Perouan, petite place située au milieu du pays des idolâtres, mais appartenant aux musulmans. Elle a pour commandant Mohammed, fils de Beïram, Turc d’origine. Les lions sont très-nombreux dans son voisinage. Un de ses habitants m’a raconté qu’un de ces animaux y entrait pendant la nuit, quoique les portes fussent fermées, et y enlevait des hommes, de sorte qu’il tua beaucoup de citadins. On se