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VOYAGES

[texte arabe]

On la recouvre de soie, on la garnit de coussins, au-dessus on élève le parasol, qui ressemble à un dôme de soie, et au sommet duquel se voit un oiseau d’or, grand comme un épervier. Le sultan sort par une porte pratiquée dans un angle du château ; il tient son arc à la main, et a son carquois sur le dos. Sur sa tête est une calotte d’or, fixée par une bandelette, également en or, dont les extrémités sont effilées à la manière des couteaux, et longues de plus d’un empan. Il est le plus souvent revêtu d’une tunique rouge et velue, faite avec ces tissus de fabrique européenne nommés mothanfas, ou étoffe velue.

Devant le sultan sortent les chanteurs, tenant à la main des kanâbir (instruments dont le nom au singulier est sans doute konbarâ, qui signifie alouette) d’or et d’argent ; derrière lui sont environ trois cents esclaves armés. Le souverain marche doucement ; il avance avec une grande lenteur, et s’arrête même de temps en temps ; arrivé au penpi, il cesse de marcher et regarde les assistants. Ensuite il monte lentement sur l’estrade, comme le prédicateur monte dans sa chaire ;