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VOYAGES

[texte arabe]

de drachmes ; il doit porter avec lui des morceaux de sel gemme, des ornements ou colifichets de verre, que l’on appelle nazhm, ou rangée, et quelques substances aromatiques. Parmi ces dernières, les indigènes préfèrent le girofle, la résine-mastic et le tâçarghant ; celui-ci est leur principal parfum. Lorsque le voyageur arrive dans un village, les négresses sortent avec du millet, du lait aigre, des poulets, de la farine de lotus, ou rhamnus nabeca, du riz, du foûni, qui ressemble aux graines de moutarde, et avec lequel on prépare le coscoçoû, ainsi qu’une sorte de bouillie épaisse, enfin de la farine de haricots. Le voyageur peut leur acheter ce qu’il désire d’entre toutes ces choses. Il faut pourtant remarquer que le riz est nuisible aux blancs qui en font usage ; le foûni est meilleur.

Après avoir voyagé dix jours depuis Îouâlâten, nous arrivâmes au village de Zâghari, qui est grand, et habité par des commerçants noirs nommés Ouandjarâtah. Il y a aussi un certain nombre d’hommes blancs qui appartiennent à la secte des