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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

qui sert aux gens de ce pays à plusieurs usages. Tels sont, entre autres : 1o d’être employée pour la cuisine ; 2o de fournir à l’éclairage dans les lampes ; 3o d’être utile pour la friture du gâteau ou beignet dont il a été parlé ci-dessus ; 4o de servir à leurs onctions du corps ; 5o d’être employée, après son mélange avec une terre qui se trouve dans cette contrée, à enduire les maisons, comme on le fait ailleurs au moyen de la chaux.

Cette huile est très-abondante chez les nègres, et elle est facile à obtenir. On la transporte de ville en ville, dans de grandes courges ou calebasses, de la contenance des jarres de nos contrées. Les courges atteignent, dans le Soûdân, une grosseur énorme, et c’est avec elles que les habitants font leurs grandes écuelles (et, en général, leur vaisselle). Ils coupent chaque courge en deux moitiés et en tirent deux écuelles, qu’ils ornent de jolies sculptures. Quand un nègre voyage, il se fait suivre par ses esclaves des deux sexes, qui portent, outre ses lits, les ustensiles pour manger et pour boire, lesquels sont fabriqués avec des courges. Le voyageur, dans ces contrées, n’a pas besoin de se charger de provisions de bouche, de mets, de ducats, ni