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VOYAGES

[texte arabe]


ANECDOTE ANALOGUE À LA PRÉCÉDENTE.

Je me rendis une fois chez Aboû Mohammed Yandecân le Messoûfite, celui-là même en compagnie duquel nous étions arrivés à Îouâlâten. Il était assis sur un tapis, tandis qu’au milieu de la maison il y avait un lit de repos, surmonté d’un dais, sur lequel était sa femme, en conversation avec un homme assis à son côté. Je dis à Aboû Mohammed : « Qui est cette femme ? — C’est mon épouse, » répondit-il. — L’individu qui est avec elle, que lui est-il ? — C’est son ami. — Est-ce que tu es content d’une telle chose, toi qui as habité nos pays, et qui connais les préceptes de la loi divine ? — La société des femmes avec les hommes, dans cette contrée, a lieu pour le bien et d’une façon convenable, ou en tout bien et en tout honneur : elle n’inspire aucun soupçon. Nos femmes, d’ailleurs, ne sont point comme celles de vos pays. » Je fus surpris de sa sottise ; je partis de chez lui, et n’y retournai plus jamais. Depuis lors, il m’invita, à plusieurs reprises, à l’aller voir, mais je m’en abstins constamment.

Lorsque je fus décidé à entreprendre le voyage de Mâlli,