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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

départ, nous vîmes les feux des gens qui étaient sortis vers nous, et cela nous réjouit extrêmement.

Cette plaine est belle, brillante ; la poitrine s’y dilate, l’âme s’y trouve à l’aise, et les voleurs n’y sont pas à craindre. Elle renferme beaucoup de bœufs sauvages, au point que souvent on voit une troupe de ceux-ci s’approcher assez de la caravane pour qu’on puisse les chasser avec les chiens et les flèches. Cependant leur chair engendre la soif chez les gens qui la mangent ; et c’est pour cette raison que bien des personnes s’abstiennent d’en faire usage. Une chose curieuse, c’est que, quand on tue ces animaux, on trouve de l’eau dans leurs ventricules. J’ai vu des Messoûfites presser un de ces viscères, et boire l’eau qu’il contenait. Il y a aussi dans ce désert une grande quantité de serpents.


ANECDOTE.

Nous avions dans notre caravane un marchand de Tilimsân, appelé Zeyyân le Pèlerin, qui avait l’habitude de saisir les serpents et de jouer avec ces reptiles ; je lui avais