Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/380

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
370
VOYAGES

[texte arabe]

C’est le THAGHR, ou la place frontière, dont les habitants sont aidés et secourus par Dieu. Or ce n’est pas le meilleur THAGHR, ou la meilleure bouche, celle qui n’est point fraîche. »

(On voit qu’il y a ici un jeu de mois, car thaghr signifie en même temps frontière, bouche, etc.)


DU SULTAN DE GRENADE.

Au temps où j’entrai dans cette ville, elle était gouvernée par le sultan Aboû’l Haddjâdj Yoûçuf, fils du sultan Aboû’l Oualîd Ismâ’îl, fils de Fardj, fils d’Ismâ’îl, fils de Yoûçuf, fils de Nasr. Je n’ai pu le voir à cause d’une maladie qui l’affligeait ; mais sa mère, la noble, la pieuse et la vertueuse, m’envoya des pièces d’or, qui me furent très-utiles.

Je vis à Grenade plusieurs de ses savants, tels que : 1o le juge de la communion des fidèles en cette ville, le noble, l’éloquent Aboûl Kâcim Mohammed, fils d’Ahmed, fils de Mohammed, de la postérité de Hoçaïn, et originaire de Ceuta ; 2o son jurisconsulte, le professeur, le savant prédicateur Aboû ’Abdallah Mohammed, fils d’Ibrâhîm Albayyâny, ou de Baena ; 3o son savant et son lecteur du Co-