cela. J’aurais désiré alors d’être, jusqu’à la fin de mes jours, au nombre de ceux qui gardent et défendent cette localité.
Ibn Djozay dit : « La montagne de la conquête, ou de la victoire, est la forteresse de l’islamisme, placée, pour les étouffer, en travers des gosiers des adorateurs d’idoles ; c’est la bonne action de notre maître Aboû’l Haçan (que Dieu soit content de lui !), laquelle se rattache à son nom ; c’est l’œuvre pieuse qu’il a fait marcher devant lui, comme une brillante lumière ; c’est la place des munitions pour la guerre sainte, et le lieu où résident les lions des armées ; c’est le thaghr (bouche, frontière, etc.) qui a souri à la victoire de la foi, et qui a fait goûter aux Espagnols la douceur de la sécurité, après l’amertume de la crainte. La grande conquête de l’Espagne a eu son commencement en ce lieu, lors de la descente de Thârik, fils de Ziyâd, affranchi de Mourâ, fils de Nossaïr, pour l’invasion de ce pays. La montagne prit par conséquent le nom de ce guerrier ; elle fut appelée la Montagne de Thârik, et aussi la Montagne de la conquête, puisque celle-ci commença par ce point. On voit encore les restes de la muraille que ce capitaine et ses compagnons y bâtirent, et qui sont nommés le mur des Arabes.