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D’IBN BATOUTAH.

j’aie vu dans les pays d’Orient, c’est celui de (la petite ville de) Siriâkaous, bâti par le roi Nâcir ; mais l’ermitage de Fez, qui nous occupe, est plus beau, d’une structure plus solide et plus jolie. Que ie Dieu suprême aide et assiste notre maître dans ses nobles desseins, qu’il récompense ses vertus sublimes, qu’il fasse durer longtemps ses jours en faveur de l'islamisme et des musulmans, qu’il soit l’auxiliaire de ses étendards et de ses drapeaux victorieux ! Revenons maintenant au récit du voyage.

Après avoir eu le bonheur de contempler cette résidence illustre, et après avoir été comblé des avantages de ses copieux bienfaits, je voulus visiter la tombe de ma mère. En conséquence, je me rendis à ma ville natale, Tanger, d’où je partis ensuite pour Ceuta. Ici je passai plusieurs mois, dont trois en état de maladie ; mais Dieu m’accorda enfin la santé, et je désirai prendre part à la guerre sainte et aux combats contre les infidèles. Je traversai donc la mer, de Ceuta jusqu’en Espagne, dans un petit navire, ou une saïque. appartenant à des gens d’Assîla ou Arzille. Or j’arrivai en