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VOYAGES

dans l’esprit des peuples de l’Occident ni de l’Orient, et aucun roi ne mérite la préférence sur notre maître sous ce rapport.

Ibn Djozay dit : « A celui qui veut connaître ce que notre souverain (que Dieu l’assiste !) a fait pour défendre les contrées des musulmans et pour repousser les peuples infidèles, qu’il lui suffise de savoir ce qu’il a pratiqué pour la délivrance de la ville de Tripoli d’Ifrikiyyah (de l’Afrique proprement dite, ou de Barbarie). Or cette cité étant tombée au pouvoir de l’ennemi, qui avait étendu sur elle la main de l’injustice, notre maître (que Dieu le protège !) vit qu’il serait impossible d’envoyer les armées à son secours, à cause de la distance. Par conséquent, il écrivit à ses serviteurs, dans les pays de l’Afrique proprement dite, de racheter Tripoli avec de l’argent ; ce qui fut fait, au moyen de cinquante mille dinârs d’or, en espèces sonnantes. Lorsque cette nouvelle lui parvint, il dit : « Louons Dieu, qui a repris la ville des mains des infidèles, pour cette petite misère ! » Il donna l’ordre immédiatement d’expédier la somme d’argent dans