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VOYAGES

le 5 janvier 1356), je ne l’ai vu faire périr personne, à moins que la sentence de mort ne fût rendue par le code religieux, dans quelques-unes de ces lois établies par le Dieu très-haut, soit comme peine du talion, soit comme punition de guerre. Cela a eu lieu malgré l’étendue du royaume, la grandeur des provinces et la diversité des populations. On n’a point entendu raconter une pareille chose, ni pour les temps passés, ni pour les contrées les plus éloignées. »

Au sujet de sa valeur ou de son courage, on sait les preuves de constance et de généreuse audace qu’il a données sur d’illustres champs de bataille, comme dans la journée du combat contre les Bénoû ’Abdalouâdy et autres adversaires. J’avais entendu raconter les nouvelles de ce fait d’armes dans le pays des nègres, et on les mentionna en présence de leur sultan qui fit : « C’est ainsi que l’on doit se conduire, ou bien il ne faut pas s’en mêler. »

Ibn Djozay dit : « Les anciens rois ne cessaient point de lutter entre eux de gloire à qui tuerait les lions et mettrait en fuite les ennemis. Notre maître, lui (que Dieu le fortifie !), a tué un lion plus facilement qu’un lion ne tue