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D’IBN BATOUTAH.

ments qu’emploient les Égyptiens, ne sont nullement considérés par les habitants de la Mauritanie ; et ce sont pour la plupart : 1° les lentilles et les pois chiches, que les Égyptiens font cuire dans d’énormes chaudières, en y ajoutant de l’huile de sésame ; 2° les becillâ, qui sont une espèce de pois (en persan besleh, en italien piselli, ou petits pois) ; ils les font bouillir, et y ajoutent de l’huile d’olive ; 3° les courges, qu’ils font cuire et qu’ils mélangent avec du lait caillé ; 4° l’herbe potagère fade, ou le pourpier, qu’ils font cuire comme ci-dessus ; 5° les bourgeons, ou les jeunes pousses des amandiers, qu’ils font bouillir, et sur lesquelles ils versent du lait aigre ; 6° la colocasie, que l’on se contente de faire bouillir. Tout cela est très-abondant dans les pays de Maghreb ; mais Dieu a permis que les habitants s’en passassent, à cause de la grande quantité de viande, de beurre fondu, ou salé, de beurre frais, de miel, etc. qu’ils ont à leur disposition. Au reste, la verdure, ou les herbes potagères, sont ce qu’il y a de plus rare en Égypte ; et les fruits y sont pour la plupart importés de la Syrie. Le raisin, quand il est à bon