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D’IBN BATOUTAH.

quée bénie ; après, nous nous rendîmes à Hillah, où est le sanctuaire du Maître de l’époque (cf, t. II, p. 97 et suiv.).

Il arriva, à peu près vers ce temps-là, qu’un certain émir fut nommé gouverneur de cette ville, et défendit à ses habitants de se rendre, selon leur coutume, à la mosquée du Maître de l’époque, ou du dernier imâm, et d’attendre celui-ci dans cet endroit. Il leur refusa la monture qu’ils prenaient tous les soirs du commandant de Hillah. Or ce gouverneur fut atteint d’une maladie dont il mourut promptement, et cette circonstance augmenta encore l’erreur, ou la folie de ces schismatiques. En effet, ils dirent que la cause de la mort de ce personnage avait été son refus de donner la monture. Depuis lors, elle ne fut plus refusée.

Je partis pour Sarsar, puis pour Bagdad, où j’arrivai dans le mois de chawwàl de l’année 748 de l’hégire (janvier 1348). Un Maghrébin, ou Africain, que j’y rencontrai, me fit connaître la catastrophe de Tarifa (30 octobre 1340 ; cf. Dozy, Script. arab. loc. II, 160, note), et m’apprit que les chrétiens s’étaient emparés d’Algéziras. Dieu veuille réparer de ce cùté les brèches survenues dans les affaires des musulmans I