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imita ici encore la conduite de son mari. Tout cela se faisait en présence du public. On recouvrit la mariée d’un voile ; l’on transporta l’estrade, ou tribune, dans l’intérieur du château, pendant que les jeunes mariés y étaient encore ; les assistants mangèrent et partirent. Le lendemain, le sultan convoqua le public, il nomma son fils son successeur au trône, et on lui prêta le serment d’obéissance. Le futur souverain distribua dans ce jour des cadeaux nombreux eu habits d’honneur et en or.

Je passai deux mois dans cette île de Sumatra, puis m’embarquai sur une jonque. Le sultan me donna beaucoup d’aloès, de camphre, de girofle, de bois de sandal, et il me congédia. Or je partis, et après quarante jours, j’arrivai à Caoulem. Ici je me mis sous la protection d’Alkazouîny, le juge des mahométans ; c’était dans le mois de ramadhân, et j’assistai en cette ville à la prière de la fête de la rupture du jeune, dans sa mosquée cathédrale. L’habitude de cette population est de se rendre, le soir qui précède la fête, à la mosquée, et d’y réciter les louanges de Dieu jusqu’à l’au-