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VOYAGES

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qui n’étaient pas présents au meurtre du kân se révoltèrent contre le nouveau souverain ; ils se mirent à intercepter les routes, et les désordres furent considérables.


DE MON RETOUR EN CHINE ET DANS L’INDE.

La révolte ayant éclaté et les discordes civiles s’étant allumées, le cheïkh Borhàn eddîn et autres, me conseillèrent de retourner à la Chine, avant que les désordres fissent des progrès. Ils se rendirent avec moi chez le lieutenant du sultan Fîroûz, qui fit partir en ma compagnie trois de ses camarades, et écrivit, afin que j’eusse à recevoir partout l’hospitalité. Nous descendîmes le fleuve jusqu’à Khansâ, Kandjenfoû et Zeïtoûn. Arrivé à cette dernière ville, je trouvai des jonques prêtes à voguer vers l’Inde ; parmi celles-ci, il y en avait une appartenant au roi Zbâhir, souverain de Djâouah (Sumatra), dont l’équipage était composé de musulmans. L’administrateur du navire me reconnut, et il se réjouit de mon arrivée. Nous eûmes bon vent pendant dix jours ; mais en approchant du pays de Thaouâlicy, il chan-