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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

senta, et l’émîr lui dit : « Fais-nous voir quelqu’une de tes merveilles. » Or il prit une boule de bois qui avait plusieurs trous, par lesquels passaient de longues courroies. Il la jeta en l’air, et elle s’éleva au point que nous ne la vîmes plus. Nous nous trouvions au milieu du michouer, ou citadelle, et c’était à l’époque des grandes chaleurs. Quand il ne resta dans sa main qu’un petit bout de la courroie, le jongleur ordonna à un de ses apprentis de s’y suspendre, et de monter dans l’air, ce qu’il fit, jusqu’à ce que nous ne le vissions plus. Le jongleur l’appela trois fois, sans en recevoir de réponse ; alors il prit un couteau dans sa main, comme s’il eût été en colère, il s’attacha à la corde et disparut aussi. Ensuite il jeta par terre une main de l’enfant, puis un pied, après cela l’autre main, l’autre pied, le corps et la tête. Il descendit en soufflant, tout haletant, ses habits étaient tachés de sang ; il baisa la terre devant l’émîr et lui parla en chinois. L’émîr lui ayant ordonné quelque chose, notre homme prit les membres du jeune garçon, et les attacha