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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

septième jour, j’arrivai à un village d’idolâtres, bien peuplé, et où se trouvaient un bassin d’eau et des champs de légumes. Je demandai à manger aux habitants ; mais ils refusèrent de m’en donner. Je trouvai, autour d’un puits situé près du village, des feuilles de raifort, que je mangeai. J’entrai ensuite dans la bourgade, et y vis une troupe d’idolâtres qui était gardée par des sentinelles. Celles-ci m’appelèrent ; mais je ne répondis pas et m’assis par terre. Un des Hindous s’avança avec une épée nue, qu’il leva, afin de m’en frapper. Je ne fis aucune attention à lui, tant ma fatigue était grande. Il me fouilla, et ne trouva rien sur moi ; il prit la chemise dont j’avais donné les manches au vieillard chargé de ma garde.

Le huitième jour étant arrivé, ma soif devint extrême, et je n’avais pas d’eau pour la satisfaire. Je parvins à une bourgade déserte, où je ne trouvai pas de bassin. Cependant, les Hindous de ces villages ont coutume de faire des bassins où se rassemble l’eau de pluie, dont ils boivent du-