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D’IBN BATOUTAH.

ou au brûlement. Le souverain assigna une riche pension aux enfants du mort, à sa femme, à ses frères ; et ils furent très-honorés de son action.

Une personne, présente à la séance où le fait que j’ai raconté s’est passé, m’a dit que le discours prononcé par l’individu qui s’est sacrifié exprimait son attachement pour le souverain. Il disait donc qu’il voulait s’immoler par affection pour le sultan, comme son père l’avait fait par affection pour le père du prince, et de même que son aïeul l’avait pratiqué par amour pour le grand-père du même prince.

Quand j’eus quitté la séance, le sultan m’envoya les vivres de l’hospitalité pour trois jours, au bout desquels nous partîmes, et voyageâmes de nouveau sur mer. Après trente-quatre jours, nous arrivâmes à la mer Lente ou Pacifique, qui offre une teinte rougeàtre.On pense que cette couleur est due à la terre d’un pays qui l’avoisine. Il n’y a point de vent dans cette mer, ni de vagues, ni de mouvement d’aucune sorte, malgré sa grande étendue. C’est à cause de cela que chaque jonque chinoise est accompagnée par trois bâtiments, comme nous l’avons déjà dit. Ils servent à la faire avancer en ra-