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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

d’avis et qu’ils ne me rattrapassent, j’entrai dans une forêt de bambous et je m’y cachai, jusqu’à ce que le soleil eût disparu. Je sortis alors et suivis le chemin que m’avait montré le jeune homme, et qui me conduisit près d’une source d’eau. Je m’y désaltérai et continuai de marcher jusqu’à la fin du premier tiers de la nuit. J’arrivai à une montagne, au pied de laquelle je m’endormis. Quand le matin fut arrivé, je me remis en route et parvins, vers dix heures, à une haute montagne de rochers, sur laquelle croissaient des acacias et des lotus. Je cueillis des fruits de ce dernier arbre et les mangeai ; mais leurs épines imprimèrent sur mon bras des traces qui y restent encore.

Après être descendu de cette montagne, je me trouvai dans un terrain planté de coton, et où se voyaient aussi des arbustes de ricin. Il y avait encore un bâïn, nom par lequel les Indiens désignent un puits très-spacieux, maçonné en pierres, et pourvu de marches au moyen desquelles on descend jusqu’à la surface de l’eau. Quelques-uns de ces puits ont au centre et sur les côtés des pavillons construits en pierres, des