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D’IBN BATOUTAH.

de laquelle il rompt le jeûne tous les dix jours, comme nous l’avons déjà dit. A mon entrée chez lui, il se leva, m’embrassa et m’interrogea touchant mon pays et mes voyages. Je l’instruisis de ces particularités, et il me dit : « Tu es le voyageur (par excellence) des Arabes. » Ceux de ses disciples qui étaient présents, lui dirent : « Et des Persans aussi, ô notre maître. » Il reprit : « Et des Persans ; traitez-le donc avec considération. » On me conduisit à l’ermitage, et l’on me donna l’hospitalité pendant trois jours.


ANECDOTE ÉTONNANTE ET QUI RENFERME LE RÉCIT DE PLUSIEURS MIRACLES DU CHEÏKH.

Le jour même où j’entrai chez le cheïkh, je vis sur lui une ample robe de poil de chèvre, qui me plut. Je dis donc en moi-même : « Plût à Dieu que le cheïkh me la donnât ! » Quand je le visitai pour lui faire mes adieux, il se leva, vint dans un coin de sa caverne, ôta sa robe et me la fit revêtir, ainsi qu’un haut bonnet, qu’il retira de dessus sa tête ; lui-même se couvrit d’un habit tout rapiécé. Les fakîrs m’informèrent que le cheïkh n’avait pas coutume de