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VOYAGES

linceul et les aromates ; on lava son corps, on l’enveloppa dans le suaire, on pria sur lui et on l’ensevelit dans ce tombeau.


AUTRE MIRACLE DE CE CHEÏKH.

Lorsque je me dirigeai pour visiter le cheïkh, quatre de ses disciples me rencontrèrent à deux jours de distance du lieu de son habitation, et m’informèrent que leur supérieur avait dit aux fakîrs qui se trouvaient près de lui : « Le voyageur de l’Occident arrive vers vous ; allez à sa rencontre. » Ils ajoutèrent qu’ils étaient venus au-devant de moi par l’ordre du cheïkh. Or, celui-ci ne connaissait rien de ce qui me concernait ; mais cela lui avait été révélé. Je me mis en route avec ces gens-ià pour aller voir le cheïkh, et arrivai à son ermitage, situé hors de la caverne. Il n’y a pas d’endroits cultivés près de cet ermitage, mais les gens de la contrée, tant musulmans qu’infidèles, viennent visiter le cheïkh, et lui apportent des dons et des présents. C’est là-dessus que vivent les fakîrs et les voyageurs. Quant au cheïkh, il se borne à la possession d’une vache, avec le lait