Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
215
D’IBN BATOUTAH.

Le sultan s’étant éloigné, afin de combattre un de ses ennemis, Cheïdâ se révolta contre lui, voulut se rendre indépendant, et tua un fils du souverain, qui n’en avait pas d’autre que celui-là. Fakhr eddîn apprit cette conduite, et revint sur ses pas vers sa capitale. Cheïdâ et ses adhérents s’enfuirent vers la ville de Sonorcâwân (Sonârgânou, Soonergong), qui est très-forte. Le sultan envoya des troupes, afin de les assiéger ; mais les habitants, craignant pour leur vie, se saisirent de Gheïdâ et le firent mener au camp du souverain. On donna avis de cette nouvelle à Fakhr eddîn, et il ordonna qu’on lui expédiât la tête du rebelle, ce qui fut exécuté. Un grand nombre de fakîrs furent tués, à cause de la conduite de leur camarade.

A mon entrée à Sodcâwân, je ne visitai pas le sultan de cette ville et n’eus pas d’entrevue avec lui, parce qu’il était révolté contre l’empereur de l’Inde, et que je craignais les suites qu’aurait pu avoir une différente manière d’agir. Je partis de Sodcâwân pour les montagnes de Câmaroû (le pays d’Assam), qui en sont à un mois de marche. Ce sont des