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VOYAGES

dives, et débarquai dans celle de Cannaloûs. Le gouverneur de cette île, ’Abd Al’azîz Almakdathâouy, m’accueillit avec considération, me traita et équipa pour moi une barque. J’arrivai ensuite à Hololy, qui est l’île où la sultane et ses sœurs se rendent pour se divertir et se baigner. Les indigènes appellent ces amusements letdjer, et se livrent à des jeux sur les vaisseaux. Les vizirs et les chefs envoient à la sultane des présents et des cadeaux, tant qu’elle se trouve dans cette île. J’y rencontrai la sœur de la sultane, son mari le prédicateur Mohammed, fils du vizir Djémâl eddîn, et sa mère, qui avait été ma femme. Le prédicateur me visita, et l’on servit à manger.

Cependant quelques-uns des habitants de l’île se transportèrent près du vizir ’Abd Allah, et lui annoncèrent mon arrivée. Il fit des questions touchant mon état et les personnes qui m’avaient accompagné. On l’informa que j’étais venu afin d’emmener mon fils, qui était âgé d’environ deux ans. La mère de cet enfant se présenta au vizir, afin de se plaindre de mon projet ; mais il lui dit : « Je ne l’empêche-