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VOYAGES

pandit sur celui-ci des drachmes et des dinars placés dans des assiettes d’or et d’argent. On célébra la pompe funèbre du sultan Ghiyâth eddîn. Chaque jour on lisait le Coran tout entier près de son tombeau. Puis ceux dont l’emploi était de lire la dixième partie du saint livre faisaient une lecture, après quoi, on servait des aliments, et le public mangeait ; enfin, on donnait des pièces d’argent à chaque individu, en proportion de son rang. On continua d’agir ainsi pendant quarante jours. On renouvela cette cérémonie chaque année, le jour anniversaire de la mort du défunt.

La première mesure que prit le sultan Nâssir eddîn, ce fut de destituer le vizir de son oncle, et d’exiger de lui des sommes d’argent. Il investit du vizirat Mélic Bedr eddîn, le même que son oncle avait expédié à ma rencontre, pendant que j’étais à Fattau. Ce personnage ne tarda pas à mourir, et le sultan nomma vizir Rhodjah Soroûr, l’amiral, et ordonna qu’on l’appelât Khodjah Djihân, tout comme le vizir de Dihly. Quiconque lui adresserait la parole sous un autre titre devait payer un certain nombre de pièces