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D’IBN BATOUTAH.

cha le cou, et je détournai ma vue de ce spectacle. Lorsque je me levai, je trouvai leurs têtes, qui gisaient à terre. J’étais une autre fois en présence du sultan Ghiyâth eddîn, à qui on avait amené un Hindou. Il prononça des paroles que je ne compris pas, et aussitôt plusieurs de ses satellites tirèrent leurs poignards. Je m’empressai de me lever, et il me dit : « Où vas-tu ? » Je répondis : « Je vais faire la prière de quatre heures de l’après-midi. » Il comprit quel était le motif de ma conduite, sourit, et ordonna de couper les mains et les pieds de l’idolâtre. A mon retour, je trouvai ce malheureux nageant dans son sang.


DE LA VICTOIRE QUE GHIYÂTH EDDÎN REMPORTA SUR LES IDOLÂTRES, ET QUI EST AU NOMBRE DES PLUS GRANDS SUCCÈS DE L’ISLAMISME.

Dans le voisinage de ses États il y avait un souverain infidèle nommé Bélâl Diao, qui était au nombre des principaux souverains hindous. Son armée dépassait cent mille hommes, et il avait en outre près de lui environ vingt mille individus musulmans, soit gens débauchés et coupables