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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

de cavaliers et de fantassins qui sortirent d’une forêt voisine. Nous prîmes la fuite devant eux, à cause de leur grand nombre. Environ dix d’entre eux me donnèrent la chasse ; mais ils renoncèrent bientôt à ma poursuite, à l’exception de trois. Je ne voyais devant moi aucun chemin, et le terrain dans lequel je me trouvais était fort pierreux. Les pieds de devant de mon cheval furent pris entre des pierres ; je descendis aussitôt, je dégageai les jambes de ma monture et me remis en selle. C’est la coutume dans l’Inde que chaque individu ait deux épées, dont l’une est suspendue à la selle et se nomme arricâby (l’épée de l’étrier), et l’autre repose dans le carquois. Mon épée dite arricâby, qui était enrichie d’or, tomba de son fourreau. Je remis pied à terre, je la ramassai, la passai à mon cou, et remontai à cheval. Cependant les Hindous étaient toujours sur mes traces. J’arrivai ainsi à un grand fossé ; je descendis de ma monture et entrai dans la tranchée. À partir de ce moment je ne vis plus les Hindous.

Je pénétrai dans une vallée, au milieu d’un bosquet