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D’IBN BATOUTAH.

cette même année (décembre l344) mourut le vizir Djemâl eddîn. La sultane était enceinte de lui et accoucha après sa mort. Le vizir ’Abd Allah l’épousa. Quant à nous, nous naviguâmes, n’ayant pas avec nous de capitaine instruit. La distance qui sépare les Maldives de la côte de Coromandel est de trois jours. Cependant nous voguâmes pendant neuf jours, et le neuvième nous débarquâmes à l’île de Ceylan. Nous aperçûmes la montagne de Sérendîb, qui s’élève dans l’air comme si c’était une colonne de fumée. Quand nous arrivâmes près de cette île, les marins dirent : « Ce port n’est pas dans le pays d’un sultan dans les États duquel les marchands entrent en toute sûreté ; mais il se trouve dans ceux du sultan Airy Chacarouaty, qui est au nombre des hommes injustes et pervers. Il a des vaisseaux qui exercent la piraterie sur mer. » En conséquence, nous craignîmes de descendre dans son port ; mais, le vent ayant augmenté, nous redoutâmes d’être submergés, et je dis au patron : « Mets-moi à terre, et je prendrai pour toi un sauf-