Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
VOYAGES

[texte arabe]

der si tu as quelque besoin. — Non, » répondis-je. Le dessein du ministre était que je parlasse de l’affaire de la concubine et de l’esclave ; car c’était mon habitude qu’il ne se présentât aucune cause sans que je la jugeasse. Mais comme j’éprouvais contre lui du mécontentement et de la haine, je négligeai d’agir ainsi. Je m’en retournai ensuite à ma maison, et m’assis dans l’endroit où je rendais mes sentences. Aussitôt arrive un vizir, qui me dit, de la part du grand vizir : « Hier il est advenu telle et telle chose, à cause de l’affaire de la concubine et de l’esclave ; juge-les tous deux conformément à la loi. » Je répondis : « C’est une cause sur laquelle il ne convient pas de rendre un jugement, si ce n’est dans le palais du sultan. » J’y retournai donc, le peuple se rassembla, et l’on fit comparaître la concubine et l’esclave. J’ordonnai de les frapper tous deux à cause de leur tête-à-tête ; je prononçai la mise en liberté de la femme et je retins en prison l’esclave, après quoi je m’en retournai à ma maison.

Le vizir me dépêcha plusieurs de ses principaux servi-