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VOYAGES

[texte arabe]

mariage eût lieu en sa présence, dans le palais. Il y consentit et fit apporter le bétel, selon la coutume, et le sandal. La population fut présente à la cérémonie. Le vizir Souleïmân tarda d’y venir ; on le manda ; mais il n’arriva pas. On le manda alors une seconde fois, et il s’excusa sur la maladie de sa fille ; mais le grand vizir me dit en secret : « Sa fille refuse de se marier, et elle est maîtresse de ses propres actions. Voilà que les gens se sont réunis. Veux-tu épouser la belle-mère de la sultane, veuve du père de celle-ci ? » (Or le fils du grand vizir était marié à la fille de cette femme.) Je répondis : « Oui, certes. » Il convoqua le kâdhi et les notaires. La profession de foi musulmane fut récitée, et le vizir paya le don nuptial. Au bout de quelques jours mon épouse me fut amenée. C’était une des meilleures femmes qui existassent. La bonté de ses manières était telle, que, quand je fus devenu son mari, elle m’oignait de bonnes odeurs et parfumait mes vêtements ; pendant cette opération, elle riait et ne laissait voir aucune incommodité.

Lorsque j’eus épousé cette femme, le vizir me contrai-