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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

il tira des étoffes de soie et une boîte contenant des perles et des bijoux. Le vizir m’en fit cadeau, en ajoutant : « Si je t’avais expédié cela avec la jeune esclave, elle aurait dit : « Ceci est ma propriété, je l’ai apporté de la maison de mon « maître. » Maintenant que ces objets t’appartiennent, fais-lui-en présent. » J’adressai à Dieu des prières pour le ministre et rendis à celui-ci les actions de grâce dont il était digne.


DU CHANGEMENT DE DISPOSITIONS DU VIZIR, DU PROJET QUE JE FORMAI DE PARTIR ET DU SÉJOUR QUE JE FIS ENSUITE AUX MALDIVES.

Le vizir Souleïmân le mânâyec m’avait fait proposer d’épouser sa fille. J’envoyai donc demander au vizir Djémâl eddîn la permission de conclure ce mariage. Mon messager revint me trouver et me dit : « Cela ne lui plaît pas, il désire te marier à sa fille, lorsque le terme légal du veuvage de celle-ci sera écoulé. » Je refusai de consentir à cette union, craignant la fâcheuse influence attachée à la fille du grand vizir, puisque deux époux étaient déjà morts près d’elle, avant d’avoir consommé le mariage. Sur ces entrefaites, une fièvre me saisit et j’en fus fort malade. Il faut absolument que toute per-