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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

Nous quittâmes ces gens-là et descendîmes le sixième jour dans l’île d’Othmân, qui est un homme distingué, et un des meilleurs que l’on puisse voir. Il nous reçut avec honneur et nous traita. Le huitième jour nous relâchâmes dans une île appartenant à un vizir appelé Télemdy. Le dixième, enfin, nous parvînmes à l’île de Mahal, où résident la sultane et son mari, et nous jetâmes l’ancre dans le port. La coutume du pays, c’est que personne ne débarque, si ce n’est avec la permission des habitants. Ils nous l’accordèrent, et je voulus me transporter dans (quelque mosquée ; mais les esclaves qui se trouvaient sur le rivage m’en empêchèrent et me dirent : « Il faut absolument visiter le vizir. » J’avais recommandé au patron de dire, lorsqu’on l’interrogerait à mon sujet, « Je ne le connais pas, » et cela de peur qu’ils ne me retinssent ; car j’ignorais qu’un bavard malavisé leur eût écrit pour leur faire connaître ce qui me concernait, et que j’avais été kâdhi à Dihly. Quand nous arrivâmes à la salle d’audience, nous nous as-