[texte arabe]
dans la mer, et quand vint l’aurore, le Maghrébin était encore occupé à réciter le Coran. La vieille, sa famille et les gens de l’île arrivèrent pour enlever la fille, selon leur coutume, et brûler son corps. Ils trouvèrent l’étranger, qui répétait le Coran, le conduisirent à leur roi, que l’on appelait Chénoûrâzah, et lui firent connaître cette aventure. Le roi en fut étonné ; le Maghrébin lui offrit d’embrasser l’islamisme et lui en inspira le désir. Chénoûrâzah lui dit : « Reste près de nous jusqu’au mois prochain ; si tu fais encore ce que tu viens de faire et que tu échappes au mauvais génie, je me convertirai. » L’étranger demeura près des idolâtres, et Dieu disposa l’esprit du roi à recevoir la vraie foi. Il se fit donc musulman avant la fin du mois, ainsi que ses femmes, ses enfants et les gens de sa cour. Quand commença le mois suivant, le Maghrébin fut conduit au temple d’idoles ; mais le démon ne vint pas, et le Berbère se mit à réciter le Coran jusqu’au matin. Le sultan et ses sujets arrivèrent alors et le trouvèrent dans cette occupation. Ils brisèrent les idoles.