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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

comme dans un verger. Malgré cela, il faut nécessairement que tout individu qui entre dans une maison se lave les pieds avec l’eau qui se trouve dans la jarre placée près du mâlem, et qu’il se les frotte avec un tissu grossier de lif (appendice ou stipule qui enveloppe la base des pétioles des feuilles du dattier) mis en cet endroit ; après quoi, il pénètre dans la maison. Chaque personne qui entre dans une mosquée en use de même. C’est la coutume des indigènes, quand il leur arrive un vaisseau, que les canâdir (au singulier cundurah, c’est-à-dire les petites barques, s’avancent à sa rencontre, montées par les habitants de l’île (voisine), lesquels portent du bétel et des caranbah, c’est-à-dire des noix de coco vertes. Chacun d’eux offre cela à qui il veut parmi les gens du vaisseau : cet individu devient son hôte et porte à sa maison les marchandises qui lui appartiennent, comme s’il était un de ses proches. Quiconque, parmi ces nouveaux venus, veut se marier, en est le maître. Lorsque arrive le moment de son départ, il répudie sa femme, car les habitantes des Maldives ne sortent pas de leur pays. Quant à celui qui ne se marie pas, la femme dans la maison de la-