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VOYAGES

[texte arabe]

nous en avions fait la conquête, s’avança pour la reprendre, et tous les infidèles s’enfuirent près de lui. Les troupes du sultan étaient dispersées dans les villages, et elles nous abandonnèrent ; les idolâtres nous assiégèrent et nous serrèrent de près. Quand la situation devint pénible, je sortis de la ville, que je laissai assiégée, et m’en retournai à Calicut. Je résolus de me rendre à Dhîbat Almahal (les Maldives), dont j’entendais beaucoup parler. Dix jours après que nous nous fûmes embarqués à Calicut, nous arrivâmes aux îles de Dhîbat Almahal. Dhîbat se prononce comme le féminin de Dhîb (loup, en arabe ; c’est l’altération du sanscrit douîpa « île »). Ces îles sont au nombre des merveilles du monde ; on en compte environ deux mille. Il y a cent de ces îles et au-dessous qui se trouvent rassemblées circulairement en forme d’anneau ; leur groupe a une entrée semblable à une porte, et les vaisseaux n’y pénètrent que par là. Quand un navire est arrivé près d’une d’elles, il lui faut absolument un guide pris parmi les habitants, afin qu’il puisse se rendre.