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VOYAGES

[texte arabe]

Dieu permit que Sendâboûr fût conquis, et il fit descendre la victoire sur les musulmans. Nous entrâmes dans la ville à la pointe de l’épée, et la plupart des infidèles se réfugièrent dans le palais de leur souverain. Nous y mîmes le feu ; ils sortirent, et nous les saisîmes. Le sultan leur accorda ensuite la vie sauve, et leur rendit leurs femmes et leurs enfants. Ils étaient au nombre d’environ dix mille, à qui il assigna pour demeure le faubourg de la ville. Lui-même habita le palais, et donna aux gens de sa cour les maisons voisines. Il me gratifia d’une jeune captive nommée Lemky, et que j’appelai Mobâracah (bénie). Le mari de cette femme voulut la racheter, mais je refusai. Le sultan me revêtit d’une robe ample d’étoffe d’Égypte, qui avait été trouvée parmi les richesses du souverain idolâtre. Je restai près de lui à Sendâboûr, depuis le jour de la conquête de cette ville, qui était le 13 de djomâda premier, jusqu’au milieu de cha’bân ; puis je lui demandai la permission de voyager, et il exigea de moi la promesse que je reviendrais près de lui.