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VOYAGES

[texte arabe]

cela qu’elle est florissante et que les étrangers y arrivent en foule.

Quand l’équipage du cacam aperçut ce qui était advenu à la jonque, il mit à la voile et s’éloigna, emportant toute ma propriété et mes esclaves des deux sexes. Je demeurai seul sur le rivage, n’ayant avec moi qu’un esclave que j’avais affranchi. Lorsqu’il vit ce qui m’était arrivé, il me quitta, et il ne me resta plus que les dix pièces d’or que le djogui m’avait données et le tapis que j’avais étendu par terre. Les assistants m’annoncèrent qu’il faudrait absolument que ce cacam entrât dans le port de Caoulem. Je résolus donc de me rendre dans cette ville, qui était éloignée de Calicut de dix journées de marche, soit par terre, soit par le fleuve, pour quiconque préfère ce dernier moyen de transport. Je partis par la rivière, et je louai un musulman pour porter mon tapis. La coutume des Hindous, quand ils voyagent sur ce fleuve, est de descendre à terre le soir et de passer la nuit dans les villages situés sur ses rives. Le lendemain matin ils retournent sur leur bateau.