Nous marchâmes ensuite, pendant toute une journée, au milieu de jardins contigus les uns aux autres, de rivières, d’arbres et de champs cultivés, et nous arrivâmes à la ville de Bokhâra, qui a donné naissance au chef des Mohaddith (compilateurs ou professeurs de traditions), Abou ’Abd Allah Mohammed, fils d’Isma’ïl albokhâry. Cette ville a été la capitale des pays situés au delà du fleuve Djeïhoûn. Le maudit Tenkîz (Djenguiz khan), le Tatar, l’aïeul des rois de l'Irâk, l’a dévastée. Actuellement ses mosquées, ses collèges et ses marchés sont ruinés, à l’exception d’un petit nombre. Ses habitants sont méprisés ; leur témoignage n’est pas reçu à Khârezm, ni ailleurs, à cause de leur réputation de partialité, de fausseté et d’impudence. Il n’y a plus aujourd’hui à Bokhâra d’homme qui possède quelques connaissances, ou qui se soucie d’en acquérir.
Tenkiz khân était forgeron dans le pays de Khithâ (Chine