pria de nous arrêter, et donna un festin dans lequel il réunit les docteurs de la loi, les chefs de l’armée, etc. Des poètes y récitèrent les louanges de l’émir. Ce prince me fit présent d’un vêtement et d’un cheval de prix. Nous suivîmes la route connue sous le nom de Sibâïeh (Senbâïeh ? cf. Edrîcy, II, 187, 188).
Dans ce désert on marche l’espace de six journées sans rencontrer d’eau. Au bout de ce temps, nous arrivâmes à la ville de Wabkéneh (Wafkend des voyageurs modernes), éloignée d’un jour de marche de Bokhàra. C’est une belle ville, qui possède des rivières et des jardins. On y conserve des raisins d’une année à l’autre, et ses habitants cultivent un fruit qu’ils appellent al’alloâ (alâloû « la prune » ). Ils le font sécher, et on le transporte dans l’Inde et à la Chine ; on verse de l’eau par-dessus et l’on boit ce breuvage. Le goût de ce fruit est doux lorsqu’il est encore vert ; mais, quand il est séché, il contracte une saveur légèrement acide ; sa partie pulpeuse est abondante. Je n’ai pas vu son pareil dans l’Andalousie, ni dans le Maghreb, ni en Syrie.