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Le principal dogme de leur croyance est l’I’tizâl (doctrine des Mo’tazilites ; voy. t. II, p. 2 56) ; mais ils ne le laissent pas voir, parce que le sultan Uzbec et son vice-roi en cette ville, Kothloûdoraoûr, sont orthodoxes.

Durant le temps de mon séjour à Khârezm, je priais le vendredi avec le kâdhi AbouHafs ’Omar, et dans sa mosquée. Lorsque j’avais fini de prier, je me rendais avec lui dans sa maison, qui est voisine de la mosquée. J’entrais en sa compagnie dans son salon, qui est un des plus magnifiques que l’on puisse voir. Il était décoré de superbes tapis ; ses murs étaient tendus de drap ; on y avait pratiqué de nombreuses niches, dans chacune desquelles se trouvaient des vases d’argent doré et des vases de verre de l’Irâk. C’est la coutume des habitants de ce pays d’en user ainsi dans leurs demeures. On apportait ensuite des mets en grande quantité ; car le kâdhi est au nombre des hommes aisés et opulents, et qui vivent très-bien. Il est l’allié de l’émir Kothloûdomoûr, ayant épousé la sœur de sa femme, nommée Djidjâ Aghâ.