du monarque, et qu’il lui dise, quand il veut entrer, ce qui suit : « Deroûhaï assolthân « ô ennemi de l’empereur », je jure par la tête du sultan que tu n’entreras point, jusqu’à ce que tu m’aies payé. » Il ne peut pas quitter sa place qu’il n’ait satisfait son créancier, ou qu’il n’ait obtenu de lui un délai. Un jour, il arriva que le souverain sortit pour visiter le tombeau de son père, et qu’il descendit là dans un château. Je dis à mes marchands : « Voici le moment favorable. » Lorsque je voulus entrer, ils étaient à la porte du château et me dirent : « Deroûhaï assolthân, tu n’entreras pas que tu n’aies pavé ce que tu nous dois. » Les secrétaires placés à la porte écrivirent cela au souverain. Là-dessus sortit du palais hâdjib kissah « le chambellan des requêtes » Chams eddîn, un des plus grands jurisconsultes, qui demanda aux marchands pour quels motifs ils m’avaient attaqué ; ils répondirent qu’ils étaient mes créanciers. Chams eddîn retourna chez le monarque, il l’informa de cette circonstance, et celui-ci lui ordonna d’interroger les marchands sur le montant de la dette ; ils lui dirent que c’était cin-
Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/450
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.