’ardh dâcht « pétition écrite » ; je la passai à Kothb almolc, gouverneur du Sind, qui la remit au sultan, lequel lui dit : « Va chez Rhodjah Djihân, et dis-lui de ma part de payer ses dettes » (celles de notre voyageur). Il y alla, m’informa de la volonté du sultan, et le vizir répondit : Oui, c’est bien. Quelques jours se passèrent, et sur ces entrefaites, le souverain dit au vizir de se rendre à Daoulet Abâd. Dans cet intervalle de temps, le monarque lui-même partit pour la chasse, comme le vizir pour son voyage, et je ne pus toucher la moindre somme, si ce n’est plus tard. Or, je vais mentionner avec détail la cause du retard survenu dans le payement de cet argent.
Lorsque mes créanciers voulurent partir de Dihly, je leur dis : « Au moment où je me rendrai au palais du sultan, attaquez-moi, suivant l’usage de ce pays. « En effet, je savais que dès l’instant où le souverain apprendrait cela, il les payerait. C’est une habitude, dans l’Inde, que le créancier d’un personnage protégé par le sultan, lorsqu’il veut être payé, attende son débiteur à la porte du palais