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cher de la main à la main, un cheval sellé et bridé, ainsi qu’un vêtement d’honneur. Le souverain le surnomma békâ almolc « la splendeur du royaume ».

J’entrai à mon tour, et trouvai le sultan sur la terrasse du château, appuyé contre le trône ; le vizir Khodjah Djihân était devant lui, et le grand roi Kaboûlah était debout en présence du monarque. Quand j’eus salué celui-ci, Kaboûlah me dit : « Incline-toi et prête hommage, car le maître du monde t’a nommé juge dans la capitale du royaume, à Dihly. Il a fixé tes honoraires à douze mille dinars par année et t’a assigné des champs de ce rapport. Il a ordonné de te payer douze mille dinars en argent comptant, que tu pourras toucher demain au trésor, s’il plaît à Dieu. Il te donne un cheval avec sa selle et sa bride, ainsi qu’un vêtement de mahâriby. » On appelle de la sorte la robe qui porte sur le devant et au dos la figure d’un mihrâb (ou autel ; au pluriel, mahârib) : Je m’inclinai profondément. Kaboûlah prit ma main et me conduisit vers le sultan, qui me dit : « Ne crois pas que la judicature à Dihly