Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/437

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ritage ; et quant aux fonctions de secrétaire, c’est mon occupation : je ne connais pas autre chose. » Hibet Allah, fils d’Alfalaky, parla dans des termes analogues ; alors Khodhâouend Zâdeh s’adressa à moi, en langue arabe, et dit : « Quelle est ta réponse, à toi, ô mon sayyid ? » « seigneur ». Les gens de ce pays n’appellent jamais un Arabe que du nom de seigneur ; ainsi fait le sultan lui-même pour honorer la nation arabe. Je dis : « Les fonctions de ministre d’état, ni celles de secrétaire, ne sont point faites pour moi ; mais quant à la dignité de juge et de cheïkh ou supérieur, c’est là mon occupation et celle de mes ancêtres. Pour ce qui concerne la charge de commandant, vous savez bien que les barbares n’ont adopté l’islamisme que forcés par les sabres des Arabes. »

Lorsque le sultan connut mes paroles, il les approuva ; il se trouvait à ce moment-là dans la partie du château appelée Mille colonnes, et il mangeait. Il nous envoya quérir, nous mangeâmes en sa présence et en sa compagnie ; puis nous nous retirâmes à l’extérieur de la grande salle d’audience des mille colonnes ; mes compagnons s’assirent, et je partis à cause d’un furoncle qui m’empêchait de m’as-